Influences tribales sur la déco: les couleurs terre, les matières organiques, la vannerie, la céramique et les textures en tressage exploitent la tendance ethnique.

 

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IL EST DES NOMS QUI PORTENT À EUX SEULS TOUTE UNE PARTIE DE L’HISTOIRE DE L’ARCHITECTURE. TEL EST LE CAS D’ARATA ISOZAKI. APRÈS PLUS DE SOIXANTE ANS DE CARRIÈRE, SON PARCOURS INFLUENT LUI VAUT ENFIN LE PRITZKER PRIZE. UN HOMMAGE À LA VOLONTÉ DE RÉINVENTER LES SOLUTIONS, ENCORE ET TOUJOURS.

Dans son communiqué, le jury du Pritzker Prize présidé par Stephen Breyer dit de l’architecte japonais qu’il «surpasse le cadre de l’architecture pour soulever des questionnements qui transcendent les frontières et les époques.» En effet, l’oeuvre d’Isozaki se démarque par son exploration des influences mutuelles entre Orient et Occident. Et aujourd’hui, dans un monde où le virtuel et la globalisation diluent les frontières et défient la notion de territoires, cet échange est plus que jamais d’actualité. Pour Tom Pritzker, président de la Hyatt Foundation, c’est le fait d’avoir été parmi les premiers architectes japonais à construire à l’étranger, dans un temps où les civilisations occidentales influençaient l’Orient, qui justifie la portée internationale du travail d’Isozaki . Avec le musée d’Art contemporain de Los Angeles dans les années 80, Isozaki s’impose comme figure incontournable de la scène architecturale internationale. Suivront plusieurs projets phares à travers le monde, comme le Palau Sant Jordi à Barcelone conçu pour les Jeux olympiques d’été en 1992, la Central Academy of Fine Arts de Pékin, la tour Allianz de Milan, le Qatar National Convention Center ou encore le Shanghai Symphony Hall.

 

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De passage à Beyrouth à l’occasion de la biennale de design House of Today en décembre dernier, l’iconique designer brésilien Humberto Campana s’est entretenu avec Déco Magazine. Serein et modeste, le créateur est revenu sur la genèse du tandem des frères Campana.

«L’intuition, c’est l’intelligence qui commet un excès de vitesse.» Cette citation de Henry Bernstein résume par excellence les travaux de Fernando et Humberto Campana. Recyclage, détournement de produits, objets récupérés ou hommage aux favelas brésiliennes, le design des frères Campana est synonyme de mutation, transgression, spontanéité et humilité. Humilité qui ouvre les voies de la création, selon Humberto Campana. Avec une philosophie basée sur la reconnaissance (rendre, à travers le design, les belles choses offertes par la vie et le quotidien), les frères brésiliens, d’origine italienne, embrasent avec excentricité la culture sud-américaine. Influencés par l’architecte brutaliste italo-brésilienne Lina Bo Bardi, les frères Campana décryptent à travers un regard italien leur multiculturalisme brésilien. Le design chez le tandem légendaire baigne dans un chaos créatif: couleurs flamboyantes, esthétique insolite, style bohémien et objets éclectiques… Une alchimie qui transforme la matière ordinaire en une oeuvre d’art.

Dans le cadre des événements qui marquent l’anniversaire de ses soixantequinze ans, l’école d’architecture de l’Alba- Académie libanaise des beaux-arts/Université de Balamand a accueilli dans son campus de Sin El Fil une conférence de Roueïda Ayache, architecte-associée au sein de l’agence Architecture-Studio, depuis 2002, portant essentiellement sur les réalisations qui ont jalonné les quarantecinq ans d’existence du collectif créé en 1973.

AU COEUR DE BEYROUTH, CET APPARTEMENT ABRITE L’UNE DES PLUS IMPORTANTES COLLECTIONS D’ART CONTEMPORAIN DU PAYS. LA DÉCORATION INTÉRIEURE N’EST QU’UN ÉCRIN AU SERVICE DE CES DIAMANTS BRUTS, CISELÉS PAR LES GRANDES SIGNATURES DE NOTRE TEMPS, AUTANT D’OEUVRES D’ART GLANÉES DANS LES MAISONS DE VENTES AUX ENCHÈRES RENOMMÉES DEPUIS PRÈS DE TRENTE ANS. INVESTISSEMENTS DE COEUR, PLACEMENTS JUDICIEUX, LES MOTIVATIONS SONT PRESQUE SECONDAIRES, CE LOFT-GALERIE EST UNE EXCEPTION PAR LA QUALITÉ ET LA QUANTITÉ DES PIÈCES QU’IL ABRITE.

ACHRAFIÉ, IMPOSANT IMMEUBLE NEUF, GRAND LOFT LIVRÉ NU, UNE ÉQUATION BIEN CONNUE CES DERNIÈRES ANNÉES À BEYROUTH, SOUVENT RÉSOLUE SANS IDENTITÉ NI ORIGINALITÉ: ON JUXTAPOSE, ON OPPOSE, ON SUBIT L’ESPACE. ORCHESTRÉ PAR Le duo Mellerio, CET APPARTEMENT SUIT UNE AUTRE VOIE, AVEC UN AGENCEMENT INTÉRIEUR DESSINÉ À LA MANIÈRE D’UNE TOILE POINTILLISTE, DE TOUCHE EN TOUCHE, FORMANT UNE COMPOSITION FINALE ABOUTIE ET COHÉRENTE.

Un espace vide de 500 mètres carrés et une rencontre, entre les architectes et la propriétaire des lieux, voilà le point de départ de ce loft, réagencé et nourri progressivement jusqu’à son emménagement en 2018. Au visiteur qui y pénètre, l’intérieur a les vertus d’une toile pointilliste, où les rappels de formes et de tons s’égrainent d’un endroit à l’autre, livrant un tout homogène et multiple à la fois, dont l’architecture traversante renforce l’effet.

SIGNÉ BISMUT AU CARRÉ

Tout d’abord une imposante entrée parée de marbre. À partir de son sol en damier s’élabore la ligne directrice qui a conduit l’agence Bismut & Bismut à repenser entièrement cet appartement situé dans le très chic 8ème arrondissement de Paris. Un appartement foncièrement bourgeois arborant moulures, dorures, miroirs… UN STYLE UN TANTINET CLINQUANT, REVU ET CORRIGÉ PAR LES DEUX ARCHITECTES QUI PRÔNENT UNE AUTRE PHILOSOPHIE ESTHÉTIQUE.

PRÈS DE LA PLAGE DE PAMPELONNE ET DU CLUB 55, L’AGENCE SUD-AFRICAINE SAOTA SIGNE UNE HABITATION EN BLANC, VERT ET…VERRE! JOUANT AVEC LES LIMITES ENTRE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR, ELLE SEMBLE DOTÉE D’UNE PEAU ÉLASTIQUE, QUI S’ÉTEND SELON LES ENVIES DE SES HABITANTS. DESTINATION: LA CÔTE D’AZUR, POUR UNE ESCAPADE ENSOLEILLÉE, DOUBLÉE D’UNE PAUSE À L’OMBRE D’UNE VÉGÉTATION ABONDANTE.

&Le terrain en pente, orienté plein sud, est entouré d’une forêt de pins. De quoi garantir intimité et sérénité aux habitants, mais surtout une ligne d’horizon touffue et riche en couleurs, en mesure de contraster avec les différentes humeurs du ciel, qu’il soit clair ou chargé de nuages. À chacun des niveaux qui constituent le projet, pelouses, plantes et arbres accompagnent le geste architectural et complètent l’intégration dans le paysage. Le jardin en terrasses propose différents degrés d’immersion: à partir de l’extension de l’espace de séjour, l’on descend vers le niveau de la piscine entre des pentes végétales, puis vers la pelouse, les arbres et un pavillon à cheval entre intérieur et extérieur. Entre les grands palmiers, les pins et les buissons fleuris, le vert se décline en une multitude de textures, de nuances et de densités, rendant chaque coin unique. Exprimant la variété et la richesse de la nature, tout en témoignant de la clémence du climat, il peint de Saint- Tropez un tableau méconnu.

À SONDRIO, DANS LA RÉGION DE LOMBARDIE, OÙ MONTAGNES ET VIGNOBLES DÉFINISSENT UN PAYSAGE ROBUSTE, DENSE DE VERDURE, DAMILANOSTUDIO ARCHITECTS SIGNE UNE INTERVENTION TOUT AUSSI PUISSANTE. LOIN DE SE FONDRE DANS LA NATURE, LA VILLA GEEF EN REHAUSSE LES COULEURS PAR UN CONTRASTE PLEIN DE VITALITÉ.

C’est avec l’intention de faire construire une maison sur plusieurs étages que les propriétaires ont approché Damilanostudio Architects. Mais pour l’agence pluridisciplinaire de Duilio Damilano, il s’agit surtout de composer avec le paysage et de mettre en valeur l’intérêt particulier du terrain: la villa s’étendra sur un niveau unique pour favoriser des vues sur les alentours. Deux volumes perpendiculaires, articulés autour du porche, abritent les différentes fonctions: le garage et la chambre des visiteurs d’un côté, et la maison de l’autre. Située dans l’axe de l’entrée au terrain, la connexion couverte sert d’élément unificateur de l’ensemble, mais aussi de cadre à la vue sur la rencontre du terrain avec la montagne

Maurizio Ragnini, un gentiluomo

C’est à Beyrouth, dernière étape de sa carrière diplomatique auprès du service commercial de l’ambassade italienne, que Maurizio Ragnini décide de boucler la boucle. Il s’installe dans un pied-à-terre de la rue Sursock et l’habille de pièces d’art chinées au cours de ses voyages. Rencontre avec un Italien inconditionnel du Liban et du charme (des) libanais.

Trente-sept ans et huit destinations différentes «au service de mon pays» lui ont longtemps valu une comparaison avec James Bond (007) qu’il a cultivée, amusé. «Comme ce personnage, j’ai toujours pu profiter de ce que la vie offre et assumer des missions possibles et impossibles!», avoue-t-il. Après vingt-cinq ans passés en Asie, dont New Delhi, Hong Kong et Tokyo, immergé dans une réalité exotique et différente, Maurizio Ragnini choisit de déposer ses bagages au Liban pour «son côté méditerranéen et sa douceur de vivre». Depuis, le gentleman à l’accent chantant compte beaucoup d’amis, fait partie de la jet-society et ne rate aucun événement culturel ou glamour pour meubler sa retraite qu’il s’est promis de vivre «en goûtant aux plaisirs de la vie».

B DESIGN/BATAL DESIGN
HOLDING
Beyrouth, Verdun, rue principale,
tél: (01) 804803.
Riyadh, rue Takhassossi;
Jeddah, rue Prince Saoud Al
Faisal, Al Rawda; Al Khobar,
rue Prince-Turkey,
tél: +966 2 920 000 374.
www.b-design.co

BONALDO
Centre-ville,
1468 rue Allenby,
Allenby Gate,
tél: (70) 993339
bonaldo-alf@furniture-line.com
CALLIGARIS STORE
Centre-ville, 1331 Park
Avenue, tél: (01) 989689.
calligarisdt@calligaris.com


DESIGN LOUNGE
Mansourié,
tél: (70) 301050.
info@designlounge.net
FENDI CASA
Beyrouth, Saïfi,
tél: (01) 573555.


IL BAGNO
Autoroute Zouk Mosbeh,
imm. Sroujian,
tél/fax: (09) 221111.
Sin el-Fil, rond-point
Saloumé, imm. Hammouch,
tél/fax: (01) 511222,
(03) 688866.
ilbagno2001@yahoo.com
www.ilbagno.ws


INTERMEUBLE
Kaslik, centre Wakim,
face ATCL,
tél: (09) 916216,
(09) 640034.
Achrafié, Centre Sofil,
tél: (01) 337030,
(01) 337040.
intermble@inco.com.lb


LE CÉ
Autoroute Zouk, imm. Tayeh,
tél: (09) 217744/733/755.


LE CERCLE
Centre-ville, place des
Martyrs, imm. An Nahar,
tél: (01) 971444/555.


LES ARCADES
167, rue Abdel-Wahab
el-Englizi,
tél: (01) 200885.


MANASSEH
Achrafié, 270 rue Sélim-
Bustros,
tél: (01) 218555.
Kaslik, centre Debs,
tél: (09) 640019.
Centre-ville, The Palladium,
rue Omar-Daouk,
tél: (01) 991177.


MINOTTI-M.GROUP SAL
Achrafié, rue Accaoui,
imm. Ivory,
tél: (01) 333767,
fax: (01) 333767.
c.martinos@mgroupme.com


NATUZZI
Centre-ville, rue Marfaa,
imm. Foch Residence,
tél: (01) 986987,
fax: (01) 986901.
natuzzidt@natuzzime.com
www.natuzzi.com


POGGENPOHL
Poggenpohl Studio, Achrafié,
rue Achrafié,
Atomium Tower,
tél: (01) 205999,
(03) 877729.
info@Poggenpohl-lebanon.com


C Design Boutique, Beirut
Tower, Minet el-Hosn,
tél/fax: (01) 366234/5.
info@c-design.co


ROCHE BOBOIS
Centre-ville, rue Weygand,
tél: (01) 986999, 986888.


SEL & POIVRE
Achrafié, centre Sofil,
tél: (01) 202147.


VILLEROY & BOCH
City Center,
tél: (01) 283886.
Kaslik,
tél: (09) 226152.
Raouché,
tél: (01) 785057.
Verdun,
tél: (01) 737800.
Zalka,
tél: (01) 888369.


VIVRE
Antélias-Dbayé,
route intérieure,
face au Centre Congress,
tél: (04) 520111.
www.vivre.com.lb
mail@vivre.com.lb

Maurizio Ragnini, un gentiluomo

C’est à Beyrouth, dernière étape de sa carrière diplomatique auprès du service commercial de l’ambassade italienne, que Maurizio Ragnini décide de boucler la boucle. Il s’installe dans un pied-à-terre de la rue Sursock et l’habille de pièces d’art chinées au cours de ses voyages. Rencontre avec un Italien inconditionnel du Liban et du charme (des) libanais.

Trente-sept ans et huit destinations différentes «au service de mon pays» lui ont longtemps valu une comparaison avec James Bond (007) qu’il a cultivée, amusé. «Comme ce personnage, j’ai toujours pu profiter de ce que la vie offre et assumer des missions possibles et impossibles!», avoue-t-il. Après vingt-cinq ans passés en Asie, dont New Delhi, Hong Kong et Tokyo, immergé dans une réalité exotique et différente, Maurizio Ragnini choisit de déposer ses bagages au Liban pour «son côté méditerranéen et sa douceur de vivre». Depuis, le gentleman à l’accent chantant compte beaucoup d’amis, fait partie de la jet-society et ne rate aucun événement culturel ou glamour pour meubler sa retraite qu’il s’est promis de vivre «en goûtant aux plaisirs de la vie».

À SONDRIO, DANS LA RÉGION DE LOMBARDIE, OÙ MONTAGNES ET VIGNOBLES DÉFINISSENT UN PAYSAGE ROBUSTE, DENSE DE VERDURE, DAMILANOSTUDIO ARCHITECTS SIGNE UNE INTERVENTION TOUT AUSSI PUISSANTE. LOIN DE SE FONDRE DANS LA NATURE, LA VILLA GEEF EN REHAUSSE LES COULEURS PAR UN CONTRASTE PLEIN DE VITALITÉ.

C’est avec l’intention de faire construire une maison sur plusieurs étages que les propriétaires ont approché Damilanostudio Architects. Mais pour l’agence pluridisciplinaire de Duilio Damilano, il s’agit surtout de composer avec le paysage et de mettre en valeur l’intérêt particulier du terrain: la villa s’étendra sur un niveau unique pour favoriser des vues sur les alentours. Deux volumes perpendiculaires, articulés autour du porche, abritent les différentes fonctions: le garage et la chambre des visiteurs d’un côté, et la maison de l’autre. Située dans l’axe de l’entrée au terrain, la connexion couverte sert d’élément unificateur de l’ensemble, mais aussi de cadre à la vue sur la rencontre du terrain avec la montagne

PRÈS DE LA PLAGE DE PAMPELONNE ET DU CLUB 55, L’AGENCE SUD-AFRICAINE SAOTA SIGNE UNE HABITATION EN BLANC, VERT ET…VERRE! JOUANT AVEC LES LIMITES ENTRE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR, ELLE SEMBLE DOTÉE D’UNE PEAU ÉLASTIQUE, QUI S’ÉTEND SELON LES ENVIES DE SES HABITANTS. DESTINATION: LA CÔTE D’AZUR, POUR UNE ESCAPADE ENSOLEILLÉE, DOUBLÉE D’UNE PAUSE À L’OMBRE D’UNE VÉGÉTATION ABONDANTE.

&Le terrain en pente, orienté plein sud, est entouré d’une forêt de pins. De quoi garantir intimité et sérénité aux habitants, mais surtout une ligne d’horizon touffue et riche en couleurs, en mesure de contraster avec les différentes humeurs du ciel, qu’il soit clair ou chargé de nuages. À chacun des niveaux qui constituent le projet, pelouses, plantes et arbres accompagnent le geste architectural et complètent l’intégration dans le paysage. Le jardin en terrasses propose différents degrés d’immersion: à partir de l’extension de l’espace de séjour, l’on descend vers le niveau de la piscine entre des pentes végétales, puis vers la pelouse, les arbres et un pavillon à cheval entre intérieur et extérieur. Entre les grands palmiers, les pins et les buissons fleuris, le vert se décline en une multitude de textures, de nuances et de densités, rendant chaque coin unique. Exprimant la variété et la richesse de la nature, tout en témoignant de la clémence du climat, il peint de Saint- Tropez un tableau méconnu.

SIGNÉ BISMUT AU CARRÉ

Tout d’abord une imposante entrée parée de marbre. À partir de son sol en damier s’élabore la ligne directrice qui a conduit l’agence Bismut & Bismut à repenser entièrement cet appartement situé dans le très chic 8ème arrondissement de Paris. Un appartement foncièrement bourgeois arborant moulures, dorures, miroirs… UN STYLE UN TANTINET CLINQUANT, REVU ET CORRIGÉ PAR LES DEUX ARCHITECTES QUI PRÔNENT UNE AUTRE PHILOSOPHIE ESTHÉTIQUE.

ACHRAFIÉ, IMPOSANT IMMEUBLE NEUF, GRAND LOFT LIVRÉ NU, UNE ÉQUATION BIEN CONNUE CES DERNIÈRES ANNÉES À BEYROUTH, SOUVENT RÉSOLUE SANS IDENTITÉ NI ORIGINALITÉ: ON JUXTAPOSE, ON OPPOSE, ON SUBIT L’ESPACE. ORCHESTRÉ PAR Le duo Mellerio, CET APPARTEMENT SUIT UNE AUTRE VOIE, AVEC UN AGENCEMENT INTÉRIEUR DESSINÉ À LA MANIÈRE D’UNE TOILE POINTILLISTE, DE TOUCHE EN TOUCHE, FORMANT UNE COMPOSITION FINALE ABOUTIE ET COHÉRENTE.

Un espace vide de 500 mètres carrés et une rencontre, entre les architectes et la propriétaire des lieux, voilà le point de départ de ce loft, réagencé et nourri progressivement jusqu’à son emménagement en 2018. Au visiteur qui y pénètre, l’intérieur a les vertus d’une toile pointilliste, où les rappels de formes et de tons s’égrainent d’un endroit à l’autre, livrant un tout homogène et multiple à la fois, dont l’architecture traversante renforce l’effet.

AU COEUR DE BEYROUTH, CET APPARTEMENT ABRITE L’UNE DES PLUS IMPORTANTES COLLECTIONS D’ART CONTEMPORAIN DU PAYS. LA DÉCORATION INTÉRIEURE N’EST QU’UN ÉCRIN AU SERVICE DE CES DIAMANTS BRUTS, CISELÉS PAR LES GRANDES SIGNATURES DE NOTRE TEMPS, AUTANT D’OEUVRES D’ART GLANÉES DANS LES MAISONS DE VENTES AUX ENCHÈRES RENOMMÉES DEPUIS PRÈS DE TRENTE ANS. INVESTISSEMENTS DE COEUR, PLACEMENTS JUDICIEUX, LES MOTIVATIONS SONT PRESQUE SECONDAIRES, CE LOFT-GALERIE EST UNE EXCEPTION PAR LA QUALITÉ ET LA QUANTITÉ DES PIÈCES QU’IL ABRITE.

Voici venu le temps des fleurs.Tels des prismes de lumière, les vases se déclinent en mille nuances et irisations. Le printemps se met en scène délicatement, poétiquement. Il reste éternel.

Plus qu’un hôtel, Le Belleval est un lieu de vie que les habitués du quartier Saint-Lazare investissent pour une pause au bar ou au restaurant. Ces derniers sont ouverts sur la rue comme s’ils étaient indépendants des chambres qui occupent l’élégant immeuble haussmannien. C’est ainsi que Jean-Philippe Nuel a pensé cet établissement quatre étoiles, un lieu mixte où l’on dort et où l’on sort.

Passée la porte cochère, les différents espaces s’articulent autour d’un hall monumental au milieu duquel trône une élégante banquette en cuir capitonné; d’un côté le restaurant, le chef Edgar Prince y élabore une cuisine vitaminée qui s’adapte à toutes les tendances santé allant du végan au gluten-free sans pour autant oublier les adeptes d’une cuisine traditionnelle. De l’autre côté, le bar rend hommage aux boissons locavores: si les bières sont brassées en Île-de-France, aussi étonnant que cela puisse paraître le vin provient également du terroir francilien! Cachée à l’arrière de la bâtisse, la cour intérieure entièrement végétalisée est un havre de calme et de quiétude. Une cour qui s’anime dès l’arrivée des beaux jours. Côté chambres, que l’on soit sur rue ou sur cour, les panoramas sont tout aussi charmants. Certaines sont dotées de balcons et terrasses surplombant les iconiques toits de Paris, d’autres sont de véritables miradors dominant les coupoles des grands magasins tout proches côté rue, ou le dôme de l’église Saint-Augustin côté cour. Jean-Philippe Nuel a conçu les chambres et suites d’une manière complètement décomplexée, n’hésitant pas à y introduire des couleurs vives et des coussins aux imprimés joyeux. Une manière de casser la rigueur du style haussmannien. Depuis son ouverture il y a presque un an, Le Belleval est devenu une étape incontournable du quartier Saint-Lazare.

Rola Cusson

Au sein de l’hôtel Burgundy se cachent deux pépites: un bar Le Charles et un restaurant Le Baudelaire. Mis côte à côte, cela donne Charles Baudelaire. Le poète a en effet fréquenté cet établissement du temps où c’était une «maison meublée». Une pension de luxe très en vogue au XIXe siècle qui accueillait des hôtes pendant de longs mois. Une époque où l’on prenait le temps de vivre!

Du temps où le Burgundy était une pension meublée, on croisait parmi les pensionnaires des Français mais également des Anglais. Est-ce pour plaire à ces derniers que l’établissement a été baptisé Burgundy? Ou pour céder à la tendance de l’époque où les consonances anglophones étaient prisées? Toujours est-il que l’hôtel Burgundy maintient son nom et sa tradition d’hospitalité depuis plus d’un siècle et demi. Plusieurs fois remis au goût du jour, le Burgundy doit à l’architecte d’intérieur Patrick Juliot sa dernière métamorphose au cours de laquelle celui-ci a conçu un bel écrin digne de la cuisine étoilée du chef Guillaume Goupil.

On l’aurait volontiers associée aux rendez-vous d’affaires et à la ponctualité du coucou suisse. Mais Bâle surprend surtout par sa capacité à faire surgir l’architecture contemporaine dans ses quartiers historiques. Berceau de nombreuses agences d’architectes, la cité helvétique accueille aussi les plus grandes signatures internationales. Un escalier de métal contre un silo à malt, un chapeau de fée sur un musée, des tours, couchées ou taillées en biseau… Bâle mérite bien une balade.

Mais dans quel pays sommes-nous donc? Il suffit de programmer depuis Bâle une excursion jusqu’au site de production de Vitra ou une échappée au-delà du pont de Huningue pour jouer à saute-mouton avec les frontières. «On petit-déjeune en Suisse, on déjeune en Allemagne, on dîne en France» est la devise gourmande de cette ville germanophone quoique suisse posée, dans un coude du Rhin, à la confluence de trois pays. Pour s’en convaincre, on rallie d’un jet d’ascenseur le 31ème étage de la Messeturm et son Bar rouge avec vue panoramique sur la triple frontière. Ou bien le port fluvial de Bâle, point de départ des bateaux vers la mer du Nord, piqué d’un monument au profil de fusée, le Dreiländereck, qui symbolise le point de jonction des trois pays. Rassurez-vous, le reste dispense un charme tout helvétique. Transformée en carrefour commercial par les Celtes puis les Romains, la bourgade stratégiquement située en bordure de fleuve en occupe aujourd’hui les deux rives: Grand-Bâle à l’ouest, avec son coeur historique reconstruit tout en pierre après l’incendie de 1356, son hôtel de ville à façade pourpre et son bassin Tinguely où cliquettent des machines infernales miniatures… Sur la rive est, le Petit-Bâle et ses anciens quartiers ouvriers aujourd’hui en pleine gentrification. Jeté entre les deux, le Mittlere Brücke est le plus ancien pont de la ville. Mais on peut toujours traverser le Rhin à bord d’un «färhi», une barque-navette qui fonctionne grâce à la force des courants.

LA TROISIEME ÉDITION DE LA VENTE AUX ENCHÈRES DE LA HAPPY CHILDHOOD FOUNDATION, PRÉSIDÉE PAR GEORGES HATEM, S’EST TENUE LE 14 MARS DERNIER AU MUSÉE MIM À BEYROUTH. AVEC LE SOUTIEN DE SOTHEBY’S LONDON ET D’UBS SWITZERLAND AG, VINGTET- UNE OEUVRES D’ART ONT ÉTÉ PROPOSÉES AU PUBLIC ET UNE COLLABORATION A ÉTÉ LANCÉE AVEC DES GALERIES PHARES DES ÉTATS-UNIS, D’EUROPE ET DU MOYEN-ORIENT. LE MARCHAND D’ART VITO SCHNABEL ET L’ARTISTE LIBANO-ÉGYPTIENNE LARA BALADI SE SONT ASSOCIÉS À L’ÉVÉNEMENT. INTERVIEW CROISÉE.

Lara Baladi, on vous définit comme artiste libano-égyptienne multidisciplinaire. Quel sens prêtez-vous à chacun de ces mots?
Lara Baladi – Je viens d’une communauté de Libanais émigrés en Égypte à la fin du XIXe siècle. Mon grand-père paternel a été ambassadeur d’Égypte auprès du Vatican, mon grand-père maternel a concouru pour l’Égypte aux Jeux olympiques de 1936 à Berlin. L’histoire de ma famille est davantage ancrée en Égypte mais je me sens à la fois égyptienne et libanaise. Mon travail est multidisciplinaire dans le sens où il utilise un large panel de médias artistiques, de la photographie argentique aux multimédias et projets web, en passant par la sculpture, le parfum et les installations vidéo.

Comment vous êtes-vous tous deux lancés sur la scène artistique?
L. B. – Jusqu’à mon installation au Caire, je touchais à tout: photographie, documentaire, mode, publicité, etc. Une fois en Égypte, j’ai dû repenser mon approche en raison du manque d’infrastructures. De surcroît, nous vivions encore dans l’ère du prédigital. J’ai donc axé mon travail sur le documentaire, que j’ai vite trouvé trop restrictif, et le collage de photographies grand format inspirées de mythologies variées et de culture populaire. Vito Schnabel – J’ai grandi dans le monde de l’art et des artistes. Jeune, j’étais davantage intéressé par le sport que par l’art, mais il est venu à moi naturellement, à l’adolescence. À seize ans, j’organisais ma première exposition, avec des artistes que j’avais toujours côtoyés. Depuis ce moment, l’art est devenu ma vie. Ma soeur Lola, dont je suis très proche, m’a beaucoup soutenu; étudiante en art à Cooper Union, elle m’a introduit auprès de nombreux artistes.

Un événement a joué un rôle moteur dans votre parcours: pour vous Lara, les émeutes en 2011 place Tahrir; pour vous Vito, l’ouverture de votre galerie à Saint-Moritz. Pouvez-vous nous les décrire?
L. B. – En effet, les émeutes qui ont eu lieu en Égypte ont changé ma vie et mon travail. J’ai été très active lors de la révolution. J’ai organisé des interventions à Tahrir. Cet espace a servi de catalyseur pour l’échange d’idées, que j’ai commencé à archiver chaque jour. Les événements et matériaux collectés -et qui continuent aujourd’hui de s’accumuler- m’ont servi de source d’inspiration pour des installations vidéo, des sculptures, etc. C’est durant cette période que j’ai su que ma carrière s’orienterait vers les nouveaux médias et les travaux communautaires. Parallèlement, j’ai accepté avec enthousiasme l’offre du MIT d’enseigner au sein du département art, culture et technologie.
V. S. – En 2014, mon ami de longue date et mentor Bruno Bischofberger a décidé de fermer sa galerie à Saint-Moritz, pour se concentrer sur un nouvel espace à Zurich. Lorsqu’il a pensé à moi pour reprendre son emplacement, j’ai jugé que c’était une incroyable occasion pour les artistes avec lesquels je travaille d’être exposés dans la région. L’Engadine a toujours abrité de nombreux artistes, d’Alberto Giacometti à Jean-Michel Basquiat, en passant par Andy Warhol et mon père Julian Schnabel.

Lara Baladi, votre approche pose la question du rôle de l’artiste dans la société en général et dans le monde arabe en particulier…
L. B. – Du temps où Moubarak était au pouvoir, l’art avait une fonction différente, celle de «faire du bruit». Depuis, il est devenu un outil majeur de critique de l’État, il a poussé les frontières de la libre expression, défié la censure, brisé publiquement les discours établis, et cela s’est reflété sur les traditions et la culture populaire.

Quels liens entretenez-vous avec le Liban où se déroulera la Happy Childhood Foundation?
V. S. – Ma première visite à Beyrouth a eu lieu il y a environ un an. Je suis revenu à plusieurs reprises depuis. J’ai eu l’occasion de visiter Baalbek et l’histoire du pays m’a fasciné. Bien que je n’aie encore jamais travaillé avec des artistes libanais, je suis toujours ouvert à en découvrir.
L. B. – Le Liban est mon pays. Pendant plus de vingt ans, j’ai été membre de l’Arab Image Foundation. Comme le reste du monde, dans cette période de transition vers une nouvelle ère économique et politique, le Liban est en pleine crise. Les Libanais font des erreurs -qui n’en fait pas?- mais ils montrent une résilience extraordinaire.

Que représente pour vous d’être partie prenante de cette troisième édition?
V. S. – J’ai été initié à la Happy Childhood Foundation par mon ami Karim Abillama, l’année dernière. On m’a appris l’énorme travail qu’ils faisaient à travers le monde, et j’ai décidé de m’impliquer dedans. La vente aux enchères était l’occasion idéale. Plusieurs des artistes avec lesquels je collabore ont donné des oeuvres, et nous avons organisé une série de discussions qui auront lieu la veille de la vente.
L. B. – La Happy Childhood Foundation défend une cause urgente et je suis honorée de pouvoir y apporter mon soutien. L’oeuvre que j’ai donnée pour la vente aux enchères est une édition d’un de mes premiers collages, réalisés dans le cadre d’une commande de la Fondation Cartier. Son succès m’avait propulsée sur la scène internationale.

Propos recueillis par Jim

LA TROISIEME ÉDITION DE LA VENTE AUX ENCHÈRES DE LA HAPPY CHILDHOOD FOUNDATION, PRÉSIDÉE PAR GEORGES HATEM, S’EST TENUE LE 14 MARS DERNIER AU MUSÉE MIM À BEYROUTH. AVEC LE SOUTIEN DE SOTHEBY’S LONDON ET D’UBS SWITZERLAND AG, VINGTET- UNE OEUVRES D’ART ONT ÉTÉ PROPOSÉES AU PUBLIC ET UNE COLLABORATION A ÉTÉ LANCÉE AVEC DES GALERIES PHARES DES ÉTATS-UNIS, D’EUROPE ET DU MOYEN-ORIENT. LE MARCHAND D’ART VITO SCHNABEL ET L’ARTISTE LIBANO-ÉGYPTIENNE LARA BALADI SE SONT ASSOCIÉS À L’ÉVÉNEMENT. INTERVIEW CROISÉE.

Lara Baladi, on vous définit comme artiste libano-égyptienne multidisciplinaire. Quel sens prêtez-vous à chacun de ces mots?
Lara Baladi – Je viens d’une communauté de Libanais émigrés en Égypte à la fin du XIXe siècle. Mon grand-père paternel a été ambassadeur d’Égypte auprès du Vatican, mon grand-père maternel a concouru pour l’Égypte aux Jeux olympiques de 1936 à Berlin. L’histoire de ma famille est davantage ancrée en Égypte mais je me sens à la fois égyptienne et libanaise. Mon travail est multidisciplinaire dans le sens où il utilise un large panel de médias artistiques, de la photographie argentique aux multimédias et projets web, en passant par la sculpture, le parfum et les installations vidéo.

Comment vous êtes-vous tous deux lancés sur la scène artistique?
L. B. – Jusqu’à mon installation au Caire, je touchais à tout: photographie, documentaire, mode, publicité, etc. Une fois en Égypte, j’ai dû repenser mon approche en raison du manque d’infrastructures. De surcroît, nous vivions encore dans l’ère du prédigital. J’ai donc axé mon travail sur le documentaire, que j’ai vite trouvé trop restrictif, et le collage de photographies grand format inspirées de mythologies variées et de culture populaire. Vito Schnabel – J’ai grandi dans le monde de l’art et des artistes. Jeune, j’étais davantage intéressé par le sport que par l’art, mais il est venu à moi naturellement, à l’adolescence. À seize ans, j’organisais ma première exposition, avec des artistes que j’avais toujours côtoyés. Depuis ce moment, l’art est devenu ma vie. Ma soeur Lola, dont je suis très proche, m’a beaucoup soutenu; étudiante en art à Cooper Union, elle m’a introduit auprès de nombreux artistes.

Un événement a joué un rôle moteur dans votre parcours: pour vous Lara, les émeutes en 2011 place Tahrir; pour vous Vito, l’ouverture de votre galerie à Saint-Moritz. Pouvez-vous nous les décrire?
L. B. – En effet, les émeutes qui ont eu lieu en Égypte ont changé ma vie et mon travail. J’ai été très active lors de la révolution. J’ai organisé des interventions à Tahrir. Cet espace a servi de catalyseur pour l’échange d’idées, que j’ai commencé à archiver chaque jour. Les événements et matériaux collectés -et qui continuent aujourd’hui de s’accumuler- m’ont servi de source d’inspiration pour des installations vidéo, des sculptures, etc. C’est durant cette période que j’ai su que ma carrière s’orienterait vers les nouveaux médias et les travaux communautaires. Parallèlement, j’ai accepté avec enthousiasme l’offre du MIT d’enseigner au sein du département art, culture et technologie.
V. S. – En 2014, mon ami de longue date et mentor Bruno Bischofberger a décidé de fermer sa galerie à Saint-Moritz, pour se concentrer sur un nouvel espace à Zurich. Lorsqu’il a pensé à moi pour reprendre son emplacement, j’ai jugé que c’était une incroyable occasion pour les artistes avec lesquels je travaille d’être exposés dans la région. L’Engadine a toujours abrité de nombreux artistes, d’Alberto Giacometti à Jean-Michel Basquiat, en passant par Andy Warhol et mon père Julian Schnabel.

Lara Baladi, votre approche pose la question du rôle de l’artiste dans la société en général et dans le monde arabe en particulier…
L. B. – Du temps où Moubarak était au pouvoir, l’art avait une fonction différente, celle de «faire du bruit». Depuis, il est devenu un outil majeur de critique de l’État, il a poussé les frontières de la libre expression, défié la censure, brisé publiquement les discours établis, et cela s’est reflété sur les traditions et la culture populaire.

Quels liens entretenez-vous avec le Liban où se déroulera la Happy Childhood Foundation?
V. S. – Ma première visite à Beyrouth a eu lieu il y a environ un an. Je suis revenu à plusieurs reprises depuis. J’ai eu l’occasion de visiter Baalbek et l’histoire du pays m’a fasciné. Bien que je n’aie encore jamais travaillé avec des artistes libanais, je suis toujours ouvert à en découvrir.
L. B. – Le Liban est mon pays. Pendant plus de vingt ans, j’ai été membre de l’Arab Image Foundation. Comme le reste du monde, dans cette période de transition vers une nouvelle ère économique et politique, le Liban est en pleine crise. Les Libanais font des erreurs -qui n’en fait pas?- mais ils montrent une résilience extraordinaire.

Que représente pour vous d’être partie prenante de cette troisième édition?
V. S. – J’ai été initié à la Happy Childhood Foundation par mon ami Karim Abillama, l’année dernière. On m’a appris l’énorme travail qu’ils faisaient à travers le monde, et j’ai décidé de m’impliquer dedans. La vente aux enchères était l’occasion idéale. Plusieurs des artistes avec lesquels je collabore ont donné des oeuvres, et nous avons organisé une série de discussions qui auront lieu la veille de la vente.
L. B. – La Happy Childhood Foundation défend une cause urgente et je suis honorée de pouvoir y apporter mon soutien. L’oeuvre que j’ai donnée pour la vente aux enchères est une édition d’un de mes premiers collages, réalisés dans le cadre d’une commande de la Fondation Cartier. Son succès m’avait propulsée sur la scène internationale.

Propos recueillis par Jim

Dans le cadre des événements qui marquent l’anniversaire de ses soixantequinze ans, l’école d’architecture de l’Alba- Académie libanaise des beaux-arts/Université de Balamand a accueilli dans son campus de Sin El Fil une conférence de Roueïda Ayache, architecte-associée au sein de l’agence Architecture-Studio, depuis 2002, portant essentiellement sur les réalisations qui ont jalonné les quarantecinq ans d’existence du collectif créé en 1973. La présentation a été l’occasion d’expliquer les méthodes propres à ce groupe professionnel qui a connu une véritable expansion hors des frontières et des sources françaises et parisiennes. Il occupe AUJOURD’HUI une place à part sur la scène internationale de la commande et de la production de l’architecture.

«Alors que l’architecture contemporaine a de longue date succombé au culte d’un génie créateur», comme le dit Philip Jodidio dans son introduction de 2016 à l’ouvrage monographique du groupe, les treize partenaires d’Architecture- Studio, des fondateurs aux dernières recrues de différentes nationalités, ont fait le choix de travailler en parfaite égalité. Loin de leur individualité, ils oeuvrent pour une architecture et un produit identifiables et reconnaissables par la profondeur et la pertinence du concept et du langage. Tout au long de sa présentation, Roueïda Ayache a démontré la pertinence et l’efficacité d’une approche qui cumule les savoirs, la méthode, le process et les expériences, et où les énergies ne sont pas contrariées par la quête d’une reconnaissance personnelle. C’est ainsi qu’elle a très tôt rejoint le groupe (en 1989) pour en devenir une des partenaires en 2002. Désormais, le champ d’intervention d’Architecture-Studio couvre, outre l’Europe, plusieurs contrées émergentes au Moyen-Orient, en Asie, en Chine et plus récemment en Afrique, avec plus de 200 professionnels, architectes, designers, architectes d’intérieur. Venus de vingt-cinq pays, ils sont répartis sur plusieurs lieux: l’atelier parisien d’origine de la rue Lacuée, successivement atelier de ferronnier et d’herboriste puis d’architecture, auquel se sont ajoutées les antennes de travail et de production de Shanghai, Beijing et Venise où a été fondée la CA’ASI, structure ouverte à la réflexion et au débat sur l’architecture contemporaine. Elle est destinée à valoriser les travaux d’architectes de différentes nationalités, ce qui permet de mettre en évidence les spécificités propres à chaque aire géographique. «Chacun apprend à apprendre» de chaque contexte envisagé par l’agence.

Sur la route maritime de Bourj Hammoud-Dora, l’architecte Malek Salamé a conçu le nouveau siège de la compagnie CHIP (Creative Hardware for Integrated Product). Baptisé CHIP Headquarters, le bâtiment célèbre l’architecture, le design et le renouveau en pleine zone industrielle.

Réparti sur trois étages et considérablement vitré avec une forme en U pour honorer la luminosité des intérieurs, l’immeuble bénéficie d’un espace commercial au rez-de-chaussée, d’une mezzanine, de bureaux, d’une salle polyvalente, ainsi que d’une grande terrasse couverte pour les événements organisés par la société CHIP. Travaillés dans une logique d’intégration et d’optimisation de l’espace, les volumes simples et géométriques mettent en relief les matériaux comme le métal et le béton brut, soulignent l’harmonie des formes et accentuent les pleins et les vides de l’architecture intérieure Sobres, simples et élégants, les intérieurs aménagés s’inscrivent dans une thématique industrielle qui reprend les codes plastiques de la volumétrie des façades. Dessinés par Malek Salamé Architects et fabriqués par la société Debbas, des luminaires noirs modernes ornent les plafonds des bureaux et des meubles industriels en provenance de la Suisse complètent l’esprit architectural et décoratif qui régit le projet. Mariant la bureautique au botanique, Malek Salamé a subtilement rehaussé l’architecture avec des touches de vert. Éparse dans certains endroits, dense dans d’autres, la végétation adoucit la rudesse et la froideur des matériaux et s’invite à l’intérieur comme à l’extérieur. Minimale et imposante à la fois, moderne et sans fioritures, la bâtisse majestueuse s’impose dans son espace environnement et donne une nouvelle empreinte esthétique à la région périphérique, délaissée mais largement fréquentée. Fondé par l’architecte, le bureau Malek Salamé Architects opère dans différents secteurs et dispose d’un vaste portefeuille de clients. Immeubles résidentiels ou commerciaux ou bien bâtiments à usage mixte, l’atelier conçoit des projets ambitieux qui mettent en avant la qualité de conception et d’exécution dans l’architecture contemporaine libanaise.

Karene Safi

CE SONT SOUVENT LES INTERVENTIONS DE PETITE ÉCHELLE QUI SE PRÊTENT AUX RÉFLEXIONS LES PLUS INSOLITES, SURTOUT LORSQUE L’IMAGINAIRE DE L’ARCHITECTE REGORGE D’IMAGES ET DE SITUATIONS SINGULIÈRES. POUR LES NOUVEAUX LOCAUX DE L’AGENCE DE COMMUNICATION ET DE DESIGN NINETEEN84, KARIM NADER DÉVELOPPE UNE VÉRITABLE INSTALLATION URBAINE, SOUS UN PRÉTEXTE ARCHITECTURAL.

Nous l’aurions deviné d’emblée, ici les références orwelliennes ne manquent pas: du nom de l’agence à la notion de surveillance, concrétisée par une caméra qui filme les passants et un écran qui leur renvoie leur propre portrait, sans compter les images de la publicité annonçant pour 1984 l’arrivée du premier Macintosh, lui-même exposé à l’entrée… Autant d’éléments qui contribuent à transformer le projet en cabinet de curiosités. Mais tout ne tient pas qu’à cela: c’est toute une composition de couches subtilement surimposées qui fait le véritable intérêt de l’intervention. Plutôt qu’une rupture entre public et privé, c’est un jeu de transparences qui détermine un drôle de rapport entre l’intérieur et l’extérieur: une place pour la distance, la séduction et l’apparition du désir. Une large baie vitrée, avec son cadre en fer forgé d’origine, puis un espace interstitiel «muséal» (avec pour seul objet exposé l’ordinateur de 1984), un rideau en mousseline, des profondeurs qui se laissent deviner et la silhouette d’une mezzanine. Espace de travail en journée, lieu de projections plurielles la nuit: Karim Nader offre à l’équipe de Nineteen84 une plateforme pour tout un éventail d’expressions et d’explorations, et aux passants une séquence urbaine insolite, insaisissable. Un projet qui mène une double vie.

VENISE 2020. POUR LE PROCHAIN RENDEZ-VOUS DE LA BIENNALE, LE COMITÉ D’ADMINISTRATION A NOMMÉ L’ARCHITECTE LIBANAIS HASHIM SARKIS COMME COMMISSAIRE DE LA 17ÈME EXPOSITION D’ARCHITECTURE. UN NOUVEAU DÉFI À RELEVER POUR SARKIS QUI SUCCÈDE À YVONNE FARRELL & SHELLEY MCNAMARA AVEC FREESPACE EN 2018, ET À ALEJANDRO ARAVENA AVEC REPORTING FROM THE FRONT EN 2016.

Doyen de l’école d’architecture et d’urbanisme de la MIT depuis 2015, Hashim Sarkis dirige depuis 1998 son agence Hashim Sarkis Studio (HSS), basée à Boston et à Beyrouth. Il compte à son actif plusieurs projets au Liban, notamment le projet résidentiel des pêcheurs à Tyr, lauréat du Design Award de la Boston Society of Architects, finaliste du Architectural Record Award et exposé à la Biennale de Venise en 2014 (pavillon des États-Unis); la municipalité de Byblos, projet exposé à la Boston Society of Architects en 2013 et au pavillon des États-Unis en 2014; plusieurs résidences privées, mais aussi des écoles et des centres communautaires. À l’international, le palmarès de Sarkis comprend plusieurs expositions, projets et compétitions aux États-Unis, en Chine, au Qatar, au Kenya, aux Émirats arabes unis, en Turquie ou encore au Chili. Un parcours riche d’expériences diverses, dans des contextes économiques et sociaux très différents.

Une balade dans les rues du pays Le Parlement, la municipalité de Beyrouth, la tour Murr, l’hôtel Albergo… Que connaît-on de ces bâtiments devenus une partie intégrante de notre paysage? Quand ont-ils été érigés? Qui les a conçus? Avec 300 Architectures au Liban (Alphamedia) Gebran Yacoub propose 300 coups de projecteur photographiques de 300 projets architecturaux.

«Balade», le mot revient souvent dans les propos de Gebran Yacoub. C’est ce qu’il propose aux lecteurs-spectateurs: «une balade dans les rues du pays» composée de 300 focus photographiques sur 300 projets architecturaux, s’étalant de 1847 jusqu’à aujourd’hui. Chaque projet se décline principalement en une photographie grand format du projet en noir et blanc, accompagnée d’une autre en couleur, de format plus réduit, se focalisant PHOTOS: D.R. a r c h i - n e w s sur un détail du projet ou le prenant sous un autre angle. Place à «l’image qui parle d’elle-même», les mots eux se contentent de dire l’essentiel: le nom et la fonction du bâtiment, sa date de construction, le nom de son concepteur-architecte. Diplômé de l’Alba, l’architecte Gebran Yacoub travaille depuis plus de quarante ans dans le métier, ayant à son actif neuf ouvrages relatifs à l’architecture au Liban, dont le Dictionnaire de l’architecture au Liban au XXe siècle, publiés à Alphamedia, sa propre maison d’édition. Au fil du temps, il a constitué de précieuses archives qu’il estime devoir être à la portée «de tout le monde». Parmi ces archives figurent notamment des photographies prises par son équipe à l’aide d’un appareil qui corrige les perspectives: «Chaque photographie nous prenait une demi-journée, et il fallait la capter avant 10h ou après 17h, pour que le soleil rase l’architecture. Entretemps certains bâtiments ont été détruits, d’autres ont été cachés et il est désormais devenu impossible d’en avoir une telle prise de vue.»

Préférences et statistiques

Telle est l’idée de départ de l’ouvrage 300 Architectures au Liban: donner à voir ces exceptionnelles archives photographiques à travers une balade dans les villes. Une question s’impose, et il la devance tellement elle lui a été posée: pourquoi ces 300 architectures? «C’est mon choix, explique-t-il, mais en réalité, ce n’est pas moi qui ai décidé.» Lors de la création du Dictionnaire, des interviews ont été menées avec 1500 architectes libanais à qui on avait posé deux questions: pour la première, il s’agissait de savoir quels étaient, selon eux, les trois projets architecturaux qui devaient absolument figurer dans le dictionnaire, et pour la deuxième, quels sont les trois architectes de leur génération qui doivent aussi y figurer. «En partant de ces statistiques, j’ai délimité ceux qui avaient la préférence.» C’est donc d’une certaine manière le choix des professionnels du métier? «Exactement, répond-il, ce n’est pas moi. Tous les grands sont là. Mais on ne peut pas, avec 300 projets, définir tout le Liban.» C’est avec la Villa Rose, construite en 1847 et devenue l’ESA, que débute la promenade qui nous emmène dans toutes les régions du Liban, au détour de stations balnéaires, de résidences privées, de chalets, de banques, d’églises, de bâtiments publics, de mosquées, de synagogues, d’immeubles résidentiels, de complexes commerciaux, d’hôtels… pour découvrir les mille et un visages de l’architecture au Liban, à travers ses bâtiments, dont certains ont été détruits, pour éveiller notre curiosité et partir à la recherche de ses concepteurs, dont certains sont aujourd’hui disparus. La balade se termine en 2018, avec le nouvel espace commercial de Zaha Hadid à Beyrouth Souks, un projet inachevé «pour dire, d’une part, que tous les architectes libanais méritent d’être cités avec les stars internationales, et d’autre part qu’il y aura une suite.» Nayla Rached

EN DÉCEMBRE DERNIER, LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DU BEMA ANNONÇAIT UN CHANGEMENT DE CAP: LE PROJET QUI AVAIT ÉTÉ CONFIÉ À HALA WARDÉ, LAURÉATE DU CONCOURS LANCÉ EN 2016, SERA DÉSORMAIS REMPLACÉ PAR LA PROPOSITION DE AMALE ANDRAOS & DAN WOOD / WORKAC, QUI AVAIT REÇU À L’ÉPOQUE UNE MENTION HONORABLE. FIDÈLE À L’APPROCHE DE WORKAC, LE NOUVEAU MUSÉE DONT LA LIVRAISON EST PRÉVUE POUR 2023 QUESTIONNE LA DYNAMIQUE ENTRE LA VILLE ET L’ESPACE MUSÉAL.

Parler du BeMA impose une mise en perspective: depuis l’annonce des résultats du concours il y a aujourd’hui plus de deux ans, l’on attendait la construction du projet de Hala Wardé, jusqu’à ce que fin 2018 le BeMA annonce un nouveau projet. Comment ce revirement de situation peut-il influencer la réception et l’interprétation de ce dernier par le public? Dans un commentaire sur la question, Joe Saddi, président exécutif du conseil d’administration du musée, se montre confiant: «Le musée reconnaît avec gratitude le support continu de ses nombreux donateurs, leur engagement et leur confiance dans la mission du musée, qui va au-delà d’un design architectural spécifique et s’étend à la programmation et aux partenariats à long terme. [Le BeMA] réitère sa mission de renforcer la position de la scène culturelle et artistique libanaise, ainsi que de soutenir les carrières des artistes libanais. Nous sommes confiants que le projet conçu par WORKac va créer un espace inspirant pour les visiteurs, les expositions et la programmation.» Avec la proposition de Amale Andraos & Dan Wood / WORKac, le conseil d’administration mise sur une approche qui cherche à contourner l’ordre établi dans la conception des musées, promettant ainsi une entreprise singulière.

Après Rudy Ricciotti et Bernard Khoury, c’est l’architecte francolibanaise Hala Wardé qui a donné une conférence le 19 novembre dernier à la Résidence des Pins, dans le cadre du cycle de débats d’idées organisé par l’Institut français et l’ambassade de France au Liban. Sur le thème D’un Musée à l’autre, les éléments d’un contexte singulier, l’architecte est revenue sur son expérience grandiose au Louvre Abou Dhabi et sur son projet évincé sans raison apparente pour le musée de l’Art de Beyrouth (BeMA).

Un travail d’orchestration, à partir d’un croquis de Jean Nouvel, le concept du musée du Louvre Abou Dhabi voit le jour: eau, sable et lumière, réunis dans une ville artistique surplombée par un dôme protecteur. Sous la direction de Hala Wardé, le chantier se transforme au bout de dix ans en une oeuvre d’art: une projection réelle qui s’amuse avec les ombres et les lumières, le vent et le soleil et les oasis perdues à l’intérieur d’un joyau architectural…

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  • DE LA PRIMAUTÉ DU CONTEXTE À SA (TRANS)FORMATION Une conférence de Roueïda Ayache – Architecture-Studio

    Dans le cadre des événements qui marquent l’anniversaire de ses soixantequinze ans, l’école d’architecture de l’Alba- Académie libanaise des beaux-arts/Université de Balamand a accueilli dans son campus de Sin El Fil une conférence de Roueïda Ayache, architecte-associée au sein de l’agence Architecture-Studio, depuis 2002, portant essentiellement sur les réalisations qui ont jalonné les quarantecinq ans d’existence du collectif créé en 1973.

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