En plein cœur du quartier de Gemmayze, une âme d’esthète a investi les murs d’une ancienne bâtisse. Elle s’y promène de pièce en pièce, à la manière d’un effluve. Effleurant les tissus soyeux, caressant les essences précieuses avec un naturel évanescent.
C’est avec ce même naturel que la propriétaire des lieux nous reçoit, silhouette longiligne et gracieuse, dans cet immeuble du quartier de Gemmayze. Elle l’a acquis il y a une dizaine d’années pour en faire l’écrin de son incroyable collection de meubles, chinés ou achetés dans des ventes aux enchères ou sur des sites spécialisés en négoce de meubles d’auteur, signés ou estampillés par les plus grands noms des arts décoratifs.
La démarche rappelle celle de l’écrivain nobélisé Orhan Pamuk qui a édifié son propre musée de l’Innocence en référence à la trame même de son roman éponyme; un musée constitué d’objets collectés au gré de ses émotions et de ses envies. Ce sont alors les objets qui inspirent l’histoire et donnent leurs titres aux chapitres de ce vertigineux roman d’amour.