C’est une ville du sud réputée pour ses vestiges romains parmi les mieux préservés du monde. Mais à Nîmes, quand on bâtit, on ne copie pas: on s’inspire! Loin de nier le passé de la «belle Romaine», les architectes et artistes d’aujourd’hui, de Jean Nouvel à Philippe Starck, de Martial Raysse à Élizabeth de Portzamparc, poursuivent le dialogue entre les édifices bimillénaires et les bâtiments contemporains.
Ils prennent le soleil, calés entre deux colonnes, jambes dans le vide, le dos réchauffé par la pierre blanche doublement millénaire d’un temple romain. À Nîmes, les écoliers ont leur terrain de jeu: les ruines parfaitement conservées de la Maison carrée ou, plus au nord dans les jardins de la Fontaine, celles follement romantiques du temple de Diane. La scène se passe dans une ville du sud de la France fondée par Auguste au début de notre ère et couverte par les Romains de splendides édifices; l’Antiquité s’y vit au quotidien et sans complexe. La romanité est dans le fond de l’air, qui est doux et venteux. Tant et si bien qu’en juin 2018 le musée de la Romanité conçu par Élizabeth de Portzamparc ouvrira enfin ses portes, offrant le contrepoint de son volume angulaire à la rondeur de l’amphithéâtre voisin. Le musée abritera les trésors archéologiques que l’on extrait depuis des siècles, par milliers et par tonnes, des chantiers de fouilles préventives. Et si le dieu Nemausus, protecteur de la ville, lui apporte son soutien, Nîmes sera, à la même date, inscrite par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial. Un double critère à la clé: son exceptionnel ensemble de monuments romains, en excellent état, mais aussi la capacité de la ville à mettre sa romanité en valeur au fil des siècles et à s’en inspirer encore aujourd’hui.