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MINOTTI FÊTE SES 70 ANS À BEYROUTH

À L’OCCASION DE SON 70ÈME ANNIVERSAIRE, LA CÉLÈBRE MAISON ITALIENNE MINOTTI A CHOISI BEYROUTH POUR LANCER LES FESTIVITÉS. M-GROUP, QUI DISTRIBUE LA MARQUE AU LIBAN DEPUIS HUIT ANS, A RECU DANS SA BOUTIQUE-PHARE À SOFIL LES FRÈRES RENATO ET ROBERTO MINOTTI, ACCOMPAGNÉS DE RODOLFO DORDONI, COORDINATEUR DES COLLECTIONS. ÉCHANGES CROISÉS.

 

Votre visite groupée au Liban est significative; au-delà de ce 70ème anniversaire, quelle en est la raison?

Roberto Minotti – Il s’agit d’une double occasion. Il y a naturellement l’anniversaire de notre maison, qui est une société familiale fondée par notre père à Renato et moi en 1948. Il s’agit donc d’une année très particulière pour nous. D’autre part, nous lançons notre nouvelle collection, introduite au salon du Meuble de Milan dans un premier temps.

 

En quoi cette collection se distingue-t-elle des précédentes?

Roberto Minotti – Tous les ans, nous lançons une collection générale. Cette fois, avec l’accord de Rodolfo Dordoni, avec lequel nous travaillons depuis 1998, nous avons décidé d’introduire plusieurs nouveautés, à travers la collaboration d’autres designers et la création d’identités différentes, tout en conservant le style Minotti. Christophe Delcourt de Paris a dessiné une collection d’intérieur, avec les chaises Fil Noir par exemple. Le studio Nendo, dirigé par Oki Sato, a développé avec Tape un mobilier d’assise pour le secteur de l’hôtellerie. Enfin, le Brésilien Marcio Kogan a proposé Quadrado, un ensemble de pièces pour l’extérieur.

 

Monsieur Dordoni, comment cette collaboration s’est-elle intégrée au sein d’une structure que vous patronnez depuis vingt ans?

Rodolfo Dordoni – Si cette nouvelle collection est différente, elle s’inscrit aussi dans la foulée d’un travail initié dès 1998. Notre réussite est d’ailleurs celle d’une continuité, l’objectif n’était pas de faire du surprenant ou de l’étrange, mais d’épouser le regard et les besoins du marché comme de nos clients. Aujourd’hui, Minotti a atteint une maturité et une identité de marque fortes, ce qui était notre objectif initial. Nous pouvons désormais nous ouvrir à des collaborations. Notre travail s’est déroulé en dialogue ouvert et confiant.

 

De la continuité ou de l’innovation, où penche la balance?

Rodolfo Dordoni – Sans aucun doute, la continuité reste notre principal objectif. Le style Minotti est une alliance de classicisme et de modernité qui ne saurait être remise en question. Sobriété, élégance, perpétuation de la tradition, du savoir-faire, attention aux détails font partie de notre ADN. Nous sommes davantage dans l’attente de ce que la marque peut faire par elle-même que dans une course à la nouveauté.

 

Après 1998, peut-on néanmoins voir dans cette collection un nouveau tournant pour la Maison Minotti, sans pour autant remettre en cause son style?

Renato Minotti – Il est certain que cette année ouvre un champ inédit pour la marque. En 1998, notre collaboration avec Rodolfo a considérablement modifié Minotti, jusque dans sa structure interne. Auparavant, nous lancions un produit à chaque saison. Nous avons commencé à présenter de véritables collections, différents départements ont dû être créés et travailler en totale synergie, dans un environnement inédit. Les principales lignes directrices se sont décidées à ce moment et ne sont pas remises en cause aujourd’hui. En revanche, elles se sont enrichies. L’approche reste identique: une vision holistique où nous dessinons la maison-type de cette année et son intérieur. Avec Oki Sato, nous approfondissons notre offre pour les professionnels, avec Marcio Kogan, nous poussons les portes de la maison pour l’extérieur. Les tissus, les couleurs, le soin du détail font l’objet d’une attention particulière. Nous ne transigeons pas sur la perfection de chacun de ces éléments.

 

Cela suffit-il à expliquer le succès de Minotti, à l’international notamment?

Renato Minotti – En effet, l’Italie est un marché important pour nous, mais il est loin d’être le principal. 93% de notre chiffre d’affaires se réalise à l’étranger. Notre style est très international et a vocation à s’exporter. Il est classique, voire minimaliste, mais décline aussi du confort et de la chaleur: dans le monde actuel, voilà ce que recherchent en rentrant chez eux les gens qui travaillent toute la journée dans un environnement de stress permanent. Si notre plus gros marché est l’Europe, nous sommes également très présents aux États-Unis, en Asie et au Moyen-Orient, à travers plus d’une trentaine de magasins-phares et plusieurs centaines de distributeurs. Au Liban, nous travaillons en toute confiance avec M-Group, dont les valeurs familiales nous correspondent.

 

Vous incarnez la deuxième génération à la tête de Minotti, comment envisagez-vous l’avenir?

Roberto et Renato Minotti – Dans 1948 comme dans 2018, il y a le huit de l’infini et nous ressentons beaucoup d’excitation à aller de l’avant. Nos enfants sont déjà là, pleinement investis à nos côtés, avec la même volonté de continuer de lancer de nouvelles collections dans lesquelles se retrouveront nos clients. C’est plus qu’un travail, c’est notre vie.

 

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