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Edito

Il y a quelque chose de magique à sillonner Beyrouth à la recherche des anciennes demeures. Souvent cachées à l’abri des regards, elles se laissent deviner sans s’imposer au détour d’une ruelle, au croisement d’un chemin. On est frappé par leur beauté qui s’impose à nous. Écrasées par l’échelle des bâtisses avoisinantes, elles portent haut et fier le poids des ans. Déco Magazine est parti à la rencontre de leurs occupants; mais qui peut bien habiter derrière ces vieux murs? Vivre dans l’ancien, nos hôtes en ont fait leur devise, l’adoptant comme un leitmotiv, une raison de vivre.

Ils n’ont pas opté pour la facilité et comme on part à la bataille, ils ont fait preuve d’une résistance qui les a menés jusqu’à la résilience. Heureux, ils ont su trouver la force de réaliser leur rêve. Ils sont là, installés, après de longues frustrations, de lourds chantiers de rénovation parfois.

Chacun d’entre eux est animé par la même flamme sans avoir le même style pour autant. Chacun d’entre eux joue une partition qui lui est propre, même s’ils tissent entre eux des liens invisibles.

À Gemmayzé, une famille s’est installée de manière impromptue dans sa propriété, elle a investi les lieux avec meubles, tableaux et souvenirs, en se fabriquant un cocon homy et chaleureux, le tout fondu dans un style éclectique qui va du classique à l’oriental, des années 70 au contemporain. Des pièces rapportées qui forment entre elles un tout harmonieux. Nichée au cœur d’un quartier tranquille d’Achrafié, cette demeure a fait l’objet d’une luxueuse rénovation, Serge Brunst en charge des travaux y a apporté sa touche élégante et intemporelle, dans le respect de la tradition. Chez elle, Chrystyna Salam s’entoure d’objets d’art, de céramiques, de toiles, qu’elle quête aux quatre coins du globe. Elle se pose à Beyrouth dans son home gallery, le temps de s’en défaire et repart à nouveau pour d’autres aventures, d’autres chasses au trésor.

 

Tristan Auer, élu designer de l’année lors de la dernière édition de Maison&Objet, a une actualité bien chargée. À l’Hôtel de Crillon, l’on retrouve son empreinte inégalable à la fois délicate et virile, puisée dans des matières nobles, cuir, laine, marbre, laiton. Pour Déco Magazine, il révèle son univers intime, nourri par son imaginaire, parfait reflet de sa personnalité multiple. Un laboratoire où il s’amuse à juxtaposer les époques et à rapprocher les genres et injecte sa touche glamour.

 

Christiane Tawil