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Le crayon poétique de France Bizot

France Bizot, présentée par la galerie Backslash en collaboration avec la galerie Paris-Beijing, sera au rendez-vous de la dixième édition du  Beirut Art Fair du 18 au 22 septembre. Après avoir créé une série de petits carnets, l’artiste transpose ses impressions et émotions sur des couvertures ou des pages de livres. Un journal de bord insolite.

Elle a su dès l’âge de huit ans qu’elle ne ferait rien d’autre que dessiner. France Bizot s’est donc naturellement orientée des années plus tard vers les arts décoratifs à Paris. Elle intègre par la suite le monde de la publicité en tant que directrice de création. Parallèlement, cette artiste inconditionnelle expose ses dessins, peintures et photos. En 2002, elle décide de se consacrer exclusivement à son art et rencontre Delphine Guillaud et Séverine de Volkovitch qui ont fondé la galerie Backslash. Elles «flashent» sur son travail et lui organisent sa première exposition solo.

Lorsque France Bizot voit déferler la vague des réseaux sociaux, elle choisit d’axer ses dessins sur cette vie «parallèle» qui l’interpelle. L’univers d’Internet, «cet espèce de désordre, d’aléatoire dans la recherche sur Google», inspire l’exposition titrée Search. L’artiste, fascinée par la vitesse de ces nouveaux paysages visuels, crée des dessins académiques dans un geste lent, comme pour briser le rythme et redonner du corps à cette image éphémère capturée sur Instagram ou Facebook. Elle confronte ce chaos à une technique presque méditative, armée du crayon, son outil de prédilection.

Détourner les livres
Après avoir longtemps dessiné sur des mini carnets, France Bizot, qui se retrouve en vacances sans ses cahiers, utilise spontanément la couverture et l’intérieur des livres pour exprimer son humeur du jour. Cette échappatoire lui plaît et l’illustratrice fait le tour des bouquinistes et des brocantes à la recherche de livres usagés, patinés «pour rattraper ceux qui sont voués à mourir». À partir d’un titre ou d’une couverture, cette grande lectrice réalise une œuvre d’art qui n’a rien à voir avec le livre lui-même. Sur des volumes de la littérature française (les ouvrages de la comtesse de Ségur qu’elle a dévorés enfant), l’artiste laisse résonner ce qui qui correspond à son vécu du moment. Au Beirut Art Fair, dans un chassé-croisé intéressant avec les artistes femmes, Odonchimeg Davaadorj, Gözde Ilkin et Lucia Tallová, France Bizot exposera ses dessins réalistes et poétiques dans des boîtes d’entomologie.

 

Danièle Henoud

 

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